VORWIEGEND VERWENDETES HOLZ: Lärche

PROJEKTDETAILS: Brücke/Steg

KURZBESCHREIBUNG:
En 2012, le groupement forestier des Agittes, qui aménage un sentier de découverte à la Joux Verte, mandate le bureau B+W architecture pour dessiner une passerelle, de laquelle les promeneurs auront une vue plongeante sur les ruines restaurées de l’ancien barrage coupant la vallée*. Les deux culées de la passerelle sont fixées dans le même éperon rocheux, contre lequel s’arc-boutait le barrage, par des ancrages en traction et appuyées sur des micropieux. Deux câbles porteurs latéraux liés par des distanceurs, pour former deux paraboles servant de contreventements, s’y accrochent, ainsi qu’un câble stabilisateur évitant la torsion, et placé au-dessous. La structure secondaire, remplaçable en cas d’usure ou de dommages, est en mélèze, par segments préfabriqués en U de 2 m de long qui associent les carrelets horizontaux du tablier et les liteaux du garde-corps. Le bois a été coupé sur le lieu même, puis débité et assemblé par les forestiers des Agittes. Les câbles porteurs proviennent de la récupération d’une infrastructure de téléphérique. Les principes du développement durable informent la réalisation de cet ouvrage d’art. En effet, des matériaux locaux remplaçables ou recyclés et des savoir-faire régionaux y sont mis en œuvre. Le projet tire parti du contexte géologique à son avantage en s’ancrant dans le rocher, permettant la réalisation de cet ouvrage élégant et léger. Enfin, il s’inscrit dans la transmission et la mise en valeur de l’histoire locale, à savoir la construction du premier barrage-voûte de Suisse.

* L’écluse de la Joux-Verte, un barrage-voûte construit au-dessus de Corbeyrier dans le canton de Vaud en Suisse, coupait la vallée sur le cours supérieur du ruisseau l’Eau-Froide, créant ainsi un lac artificiel. Ce dispositif, construit en 1695, permettait de libérer cette masse d’eau de 17 000 m3 sur les grumes empilées en aval et de propulser la flottée avec violence 900 m plus bas. Le bois servait à l’exploitation et à la production du sel. Utilisé jusqu’en 1896, le barrage s’est effondré lors d’une crue en 1945.

Texte par Nadja Maillard et Ueli Brauen